APPEL A TEMOINS

APPEL A TÉMOINS

J'ai été violemment débarqué par la police fédérale belge du vol SN0351 de Brussels Airlines du 26 avril 2008 à destination de Kinshasa via Douala dans les conditions que vous savez.

- Vous avez peut-être pris ce vol, vous avez été témoin de la scène, vous êtes en possession d'une vidéo de l'incident,

- Vous connaissez peut-être quelqu'un qui a pris ce vol,

Nous vous prions de nous faire parvenir votre témoignage ou votre vidéo, ou simplement de nous communiquer le nom d'une personne présente dans ce vol afin que nous puissions rétablir la vérité sur cet incident .

Merci d'avance pour votre action, votre témoignage, votre aide et votre courage.

Serge Ngajui Fosso
sergefosso@gmail.com
9, Villa Jean Jaurès
92110 Clichy-La-Garenne - France
+33.6.26710385

jeudi 31 juillet 2008

Les images de la conférence de Bruxelles...

En prenant un vol SN Brussels aujourd’hui, on n’est pas certain d’arriver à destination

15 mai 2008

Serge Ngajui Fosso « En prenant un vol SN Brussels aujourd’hui, on n’est pas certain d’arriver à destination ».

Arrivé à Bruxelles le 26 avril dernier Serge NGAJUI FOSSO a été expulsé violemment du vol de SN Brussels à destination de Kinshasa via Douala et gardé en cellule à l’aéroport de Zaventem pendant plus de 10 heures pour avoir dénoncé les méthodes brutales utilisées par des policiers belges pour expulser un Monsieur d’origine africaine. A ce jour il est suspendu de tous les vols Brussels Airlines pendant six mois. Plusieurs associations de droit belges le soutiennent dans ses actions judiciaires en cours. Serge Ngajui quant à lui ne compte pas s’arrêter à ce niveau car il pense que voyager désormais avec cette compagnie aérienne, c’est « se lancer dans une aventure incertaine, surtout qu’on n’est pas sûre d’arriver à destination ». Nous l'avons rencontré

Bonjour Monsieur Fosso, pouvez-vous nous faire part en quelques lignes de ce que vous avez vécu le 26 avril dernier dans un vol de la compagnie Brussels Airlines ?

Bonjour à vous. Effectivement le 26 avril 2008 à l’aéroport de Zaventem en Belgique où je me trouvais en transit pour le Cameroun, je me suis insurgé contre la méthode brutale d’étouffement utilisée par des policiers belges pour expulser, un monsieur d’origine africaine. Suite à cette protestation, j’ai été débarqué violement par la police fédérale belge, et gardé en cellule à l’aéroport pendant plus de 10 heures sans boire, ni manger et ni pouvoir contacter ma famille. La compagnie SN Brussels Airlines, non seulement n’a pas débarqué mes bagages après mon débarquement par la police, mais en plus a pris unilatéralement et sans m’entendre malgré ma demande et ma disponibilité des sanctions à mon encontre à savoir ma suspension de tous les vols Brussels Airlines pendant six mois, le non remboursement des frais de mon billet d’avion jusqu’à ce jour, le non remboursement des objets de valeur soutirés de mes bagages à main récupéré après 12 jours à Douala où j’étais arrivé par un vol d’une autre compagnie. En plus, répondant le 22 mai 2008 par l’intermédiaire de son conseil à la lettre que mon conseil leur avait adressée le 09 mai 2008, et dans laquelle nous leur donnions ma version des faits et leur demandions la levée de ma suspension des vols Brussels Airlines, le remboursement des frais de mon billet d’avion, le remboursement des objets soutirés de mon bagage à main, le dédommagement pour le grave dommage matériel et moral que j’avais subi, la compagnie Brussels Airlines nous a enfin donné sa version des faits.
Dans cette version, Brussels Airlines m’accuse de m’être violemment opposé à la présence d’un déporté accompagné par deux agents de la police fédérale, d’avoir appelé les autres passagers à se joindre à moi afin d’empêcher le rapatriement du ‘’déporté’’ en question, de ne m’être pas conformé aux instructions ‘’Fasten your seatbelt’’ et incité les autres passagers à provoquer une émeute…
Je tiens à vous dire haut et fort que la version des faits de Brussels Airlines n’a rien à voir avec la réalité, rien à voir avec ce qui s’est réellement passé dans cet avion le 26 avril 2008 et tous les passagers de ce vol pourront plus tard le confirmer.
Actuellement, je suis en pleine offensive de communication auprès du publics et des médias, avec des témoignages et des preuves, dont la vidéo qui avait été effacée, et que j’ai, avec l’aide d’un informaticien, pu récupérer une bonne partie - pour démonter cette version que je trouve de mauvaise foi, mensongère, grotesque et totalement irresponsable. La Ligue des Droits de l’Homme et le CIRE me soutiennent jusqu’ici dans les démarches juridiques en cours

Qu’avez-vous fait après avoir vécu cette situation ?

J’ai diffusé mon récit par internet. Des associations comme le Ciré (ndlr Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Étrangers) , la Ligue belge des Droits de l’Homme etc. m’ont contacté afin que nous essayons de voir ce que nous pouvons mener ensemble comme action afin que des actes similaires n’arrivent plus à qui que ce soit dans le futur. C’est aussi dans ce sens qu’elles m’ont permis de rencontrer des Avocats qui m’accompagnent et me soutiennent.
Vous avez eu un gros coup moral le 26 avril et puis un autre le 1er mai dernier. Est-ce que vous pouvez expliquer cela aux lecteurs de camer.be ?
Le 26 avril, c’était la première fois que je me retrouvais avec les menottes dans une cellule. Et le second coup c’est quand on m’annonce le 1er mai au soir aux environs de 18 heures le décès de Monsieur Folefack, celui là que j’ai défendu dans l’avion sans le connaître. C’était vraiment un coup de massue pour moi et jusqu’à ce jour, je pense que ce coup est toujours visible sur moi parce que je n’ai pas encore pu me remettre de cette affaire.
Il se chuchote au sein de la diaspora qu’une probable campagne de boycott de la compagnie SN Brussels Airlines est en cours. Êtes-vous au courant ?
J’ai été informé de la démarche par le Collectif Contre les Violences et les discriminations dans les Avions qui s’est crée au lendemain de mon histoire avec SN Brussels Airlines. Ce collectif a interpellé cette compagnie afin qu’elle fournisse des explications sur ces genres de situations répétitives dans leur avions, a demandé à Sn Brussels Airlines à me demander des excuses officielles. J’ai également lu la réponse de SN Brussels Airlines qui se termine plutôt par une menace quand elle affirme qu’elle ferrait tout pour mettre fin à une action de boycott si cette association l’entreprenait.

Toujours dans la réponse d’une autre lettre envoyée par un autre collectif et plus précisément le Collectif Folefack, SN Brussels Airlines affirme que vous avez supprimé leur réponse sur votre blog . Qu’en n’est-il exactement ?

J’ai enlevé cette correspondance du conseil de SN Brussels Airlines tout simplement parce que mon conseil m’a dit qu’il s’agit d’un courrier entre les Avocats et que ce n’était pas indiqué de le mettre sur le blog. Mais s’il existe des personnes qui désirent entrer en possession d’une copie de la dite lettre, je me porte garant à leur faire parvenir un résumé de cette correspondance.
Une pétition a même été initiée par vous pour attirer l’attention des uns et des autres sur l’attitude de SN Brussels. Où en êtes-vous à ce jour avec les différentes réactions ?
La pétition en elle-même a été initiée par une personne qui avait lu mon histoire et qui a estimée qu’elle est injuste. Cette personne avec mon accord a rédigée la pétition et l’a mise en ligne et à ce jour, beaucoup de personnes continuent à signer pour montrer leur désaccord envers le comportement de Brussels Airlines.

Quel conseil Monsieur Fosso prodigue à des personnes qui voudraient voyager en empruntant des avions pour des destinations africaines ou autres ?

En prenant un vol SN Brussels aujourd’hui, on n’est pas certain d’arriver à destination. Ce que j’ai vécu peut arriver à n’importe qu’elle personne. Je voudrais également dire à toutes les personnes qui voyagent de ne pas rester sourd, aveugle, indifférent à tout ce qui se passe et qui va à l’encontre de la dignité humaine et des droits de l’Homme. Je voudrais simplement dire que s’il ya quelque chose qui se passe et dont vous n’êtes pas en phase avec, il faut protester.
© Camer.be Propos recueillis par Hugues SEUMO

lundi 7 juillet 2008

Conférence de presse ce 8 juille 2008 à Bruxelles

LIGUE DES DROITS DE L’HOMME / CIRÉ
INVITATION A UNE CONFERENCE DE PRESSE

8 JUILLET 2008, 11 heures

Expulsions: quelle liberté d'expression dans les avions?

Des expulsions d’étrangers ont régulièrement lieu sur des vols commerciaux de la compagnie Brussels Airlines au départ de Bruxelles.

Il arrive que des passagers expriment leur inquiétude quant à la manière dont les personnes expulsées par la force à bord de leur vol sont traitées par les policiers qui les accompagnent.

A plusieurs reprises, des passagers qui avaient manifesté pacifiquement leur désapprobation avant le décollage ont été débarqués de l’avion, parfois détenus quelques heures et interdits de vol par la compagnie Brussels Airlines.

Trois passagers qui ont subi ce traitement au cours des derniers mois, sur des vols distincts, ont déposé plainte contre x, notamment du chef de coups et blessures et de détention arbitraire.

La Ligue des droits de l’Homme et le CIRÉ ont décidé d'apporter leur soutien à ces passagers. Dans ce contexte, ces associations vous invitent à une conférence de presse durant laquelle elles expliqueront pourquoi elles ont choisi de soutenir ces passagers et en quoi ces pratiques posent question.

La compagnie Brussels Airlines a été invitée à cette conférence de presse pour faire connaître sa position sur ces affaires.

Trois passagers témoigneront de leur expérience:

M. Serge Ngajui Fosso, assistant commercial

Mme Hermine Rigaud, adjointe au Maire d'une commune française

M. Gilles Rigaux, policier à la retraite

Autres intervenants:

Manuel Lambert, juriste à la Ligue des droits de l'Homme (LDH)

Sotieta Ngo, juriste au CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers)

Véronique van der Plancke, avocate de M. Fosso, de la LDH et du CIRÉ

Axel Lefèbvre, avocat de M. Fosso

Cette conférence de presse se déroulera

le mardi 8 juillet à 11 heures

dans les bureaux de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) 15 rue de la Linière à 1060 Bruxelles

M° Hôtel des Monnaies

CONTACTS

Manuel Lambert, juriste LDH: 02/209 62 87

Sotieta Ngo, Juriste CIRE: 02 629 77 13

jeudi 3 juillet 2008

La lettre au comité P

Monsieur A. VANDOREN, Président du COMITE PERMANENT de CONTROLE

Débarquement avec violence par des agents de la police fédérale belge du vol SN351 Bruxelles-Douala-Kinshasa du 26 avril 2008.

Monsieur le Président,

Par la présente, je viens vous informer que le 26 avril 2008, alors que je devais voyager de Bruxelles à Douala à bord du vol SN 351 de Brussels Airlines, j’ai été violement débarqué par des agents de la police fédérale belge de l’aéroport international de Bruxelles, détenu dans une cellule de cet aéroport pendant plus de 10 heures sans manger, ni boire, ni pouvoir contacter ma famille - malgré ma demande et la loi sur la fonction de la police qui dispose que « toute personne qui fait l’objet d’une arrestation administrative peut demander qu’une personne de sa confiance en soit avertie. » - et surtout sans explications sur les raisons de ma détention.

Je rapporte dans les détails en pièce jointe, les événements qui ont précédés mon débarquement par les agents de la police fédérale belges.

Je vous écris Monsieur le Président pour vous demander de bien vouloir, - si vous ne l’avez déjà fait - ouvrir une enquête sur mon débarquement et ma détention injustifiés par les agents de la police fédérale belge. Je vous rappelle que le 06 mai 2008, Zoé GENOT, Députée au Parlement Fédéral et ses collègues vous avaient écrit pour vous demander d’ouvrir une enquête sur ces évènements.

J’aimerais avoir des explications sur les motivations de mon débarquement, qui a demandé ou ordonné mon débarquement, pourquoi ai-je été détenu, pourquoi ai-je été libéré sans explications et sans qu’aucune charge ne soit retenu contre moi et enfin pourquoi la vidéo que j’avais faite dans l’avion avant mon débarquement a été effacée de mon appareil photo.

Je vous prie Monsieur le Président de bien vouloir m’informer du suivi de cette enquête et me tiens à votre disposition pour répondre à tout interrogatoire et à aider à identifier des agents de la police fédérale belge ayant participé à mon débarquement.

Vous en remerciant d’avance, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes salutations distinguées.



Serge Ngajui Fosso