APPEL A TEMOINS

APPEL A TÉMOINS

J'ai été violemment débarqué par la police fédérale belge du vol SN0351 de Brussels Airlines du 26 avril 2008 à destination de Kinshasa via Douala dans les conditions que vous savez.

- Vous avez peut-être pris ce vol, vous avez été témoin de la scène, vous êtes en possession d'une vidéo de l'incident,

- Vous connaissez peut-être quelqu'un qui a pris ce vol,

Nous vous prions de nous faire parvenir votre témoignage ou votre vidéo, ou simplement de nous communiquer le nom d'une personne présente dans ce vol afin que nous puissions rétablir la vérité sur cet incident .

Merci d'avance pour votre action, votre témoignage, votre aide et votre courage.

Serge Ngajui Fosso
sergefosso@gmail.com
9, Villa Jean Jaurès
92110 Clichy-La-Garenne - France
+33.6.26710385

dimanche 5 avril 2009

Expulsion de sans-papiers: plainte contre Brussels Airlines

Paru sur le site de RTBF: http://www.rtbf.be/info/belgique/dossier-folefack-plainte-des-trois-passagers-contre-brussels-airlines-93146

25.03.09 - 21:31 Trois passagers qui avaient été débarqués le 26 avril 2008 par les forces de l'ordre d'un avion de la société Brussels Airlines, parce qu'ils avaient manifesté leur désapprobation face à une tentative de rapatriement ont déposé plainte au civil mercredi contre la compagnie aérienne.

Les trois passagers réclament 5000 euros chacun au titre de dommage moral et estiment également avoir subi un préjudice matériel (perte de bagages, destruction de photographies, etc). A la suite de leur débarquement de l'avion, les trois passagers ont été interdits de vols durant six mois sur la compagnie Brussels Airlines et n'ont jamais été remboursés de leur ticket.

"Nous n'avons jamais trouvé d'écoute disponible. C'est pourquoi nous avons décidé d'introduire cette action onze mois après", a déclaré Serge Fosso, l'un des plaignants.

Les trois passagers débarqués avaient introduit le 4 juin 2008 une plainte au pénal avec constitution de partie civile contre la police fédérale pour coups et blessures, détention arbitraire et vol. La Ligue des droits de l'homme et le CIRE (Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Étrangers) s'étaient constitués également partie civile. Le conseil d'administration du Centre pour l'Egalité des Chances a décidé le 9 mars dernier de se joindre aux plaignants.

"Je remercie Dieu d'être né blanc"

"Je remercie Dieu d'être né blanc", a déclaré Philippe Leonardo, le second passager plaignant, qui s'est exprimé pour la première fois devant des médias. Il a expliqué qu'il avait été invité par la police le 26 avril à sortir de l'avion et à entrer "presque sous escorte" dans une cellule tandis que les deux autres passagers avaient été projetés au sol et jetés comme des "paquets" au fond de la cellule.

L'avocate des trois plaignants, Me Véronique van der Plancke, a dénoncé l'incrimination du comportement de ses clients qui ont été sanctionnés pour avoir exprimé "légitimement" leur inquiétude face à un rapatriement problématique en cours.

Pour elle, c'est la majorité silencieuse et la non-assistance à personne en danger qu'il faut incriminer plutôt que le devoir de solidarité ou le devoir critique des citoyens. La Ligue des droits de l'homme craint qu'à l'avenir les passagers ne disposent plus de leur liberté d'expression pour réagir.

Une plainte d'Ebenizer Sontsa jamais transmise

La famille du Camerounais, feu Ebenizer Folefack Sontsa, a introduit au mois de mars 2009 une plainte avec constitution de partie civile pour traitement inhumain et dégradant, coups et blessures, abus d'autorités et coalition de fonctionnaires.

Leur avocat, Me Alexis Deswaef, a appris en juin de manière fortuite que son client feu Ebenizer Folefack Sontsa avait rédigé, à la suite de la tentative d'expulsion, une plainte faisant état de mauvais traitements qu'il a subis de la part de policiers.

"J'ai refusé d'être ceinturé et menotté comme un animal car je ne suis pas un criminel et tout s'est dégradé à ce moment. J'ai été battu", écrit Ebenizer Folefack.

Ni sa plainte, ni le rapport d'une assistante sociale, qui reprenait les griefs du plaignant, n'ont été transmis à la justice, contrairement à d'autres documents dont une lettre d'adieu, a constaté en janvier l'avocat en prenant connaissance du dossier répressif de Turnhout. L'avocat soupçonne un "classement vertical" des plaintes des résidents des centres fermés.

Pour la Ligue des droits de l'homme, la Belgique violerait l'article 3 de la convention européenne stipulant que nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants. Elle rappelle qu'un Etat doit tout mettre en œuvre pour examiner les plaintes des victimes et que la Belgique a été condamnée le 10 mars à Strasbourg pour avoir manqué à son devoir, à la suite d'une plainte d'un Schaerbeekois victime en mars 2006 de violences policières.

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